J'ai plusieurs éléments de réponse à vous apporter. Tout d'abord, l'année dernière, à la même époque, le budget consacré à l'hébergement d'urgence était de 2,83 milliards d'euros. Il a été porté à 2,9 milliards au 1er janvier, avec 75 millions d'euros de crédits supplémentaires permettant la création de 500 places de travailleurs sociaux et d'accompagnateurs de terrain. Nous savons que l'enjeu n'est pas seulement de créer des places, mais aussi d'aller vers, c'est-à-dire de convaincre ces gens, à l'occasion des maraudes, de rejoindre les dispositifs d'hébergement. Ce n'est pas devant les députés qui, à cette heure, ont décidé de consacrer du temps à ce débat que j'expliquerai la pluralité des formes que peut revêtir le sans-abrisme.
Deuxièmement, les 120 millions d'euros supplémentaires seront évidemment inscrits dans un projet de loi de finances rectificative. Toutefois, en indiquant dès maintenant que le budget dépassera les 3 milliards d'euros, nous savons par avance que nous pourrons disposer de crédits au-delà de ceux votés dans le projet de loi de finances initiale.
Certaines villes ont interpellé le Gouvernement en annonçant qu'elles étaient prêtes à faire davantage si des partenariats se nouaient. Ces 120 millions d'euros, il va maintenant falloir les territorialiser. Ils permettront de financer, dans les territoires qui le souhaiteront et dans d'autres territoires que nous solliciterons pour une répartition géographique optimale, la création de places d'hébergement d'urgence sous diverses formes, l'accès au logement dans les cas qui le nécessitent ou encore des dispositifs d'intermédiation locative, dont nous savons l'efficacité. Tout cela se fera en ciblant spécifiquement les familles et les enfants, puisqu'il ressort de nos discussions avec les associations qu'il y a là des poches de pauvreté et de sans-abrisme particulièrement difficiles à résorber. Cela nécessite le concours des collectivités de proximité, avec des travailleurs sociaux qui sont capables d'assurer ce travail, et des lieux physiques pour les mises à l'abri.