Dans le temps qui m'est imparti, madame Sas, je ne répondrai pas à toutes ces questions, non pas par manque de respect, mais parce qu'il convient d'être le plus complet possible.
Commençons par la forme. Je ne m'élève pas au-dessus de ma condition : il ne m'appartient pas de nommer un ministre délégué chargé du logement. Ma présence ici ce soir, du fait de la tutelle que j'exerce sur ce domaine, est la meilleure preuve que la responsabilité en la matière est effectivement assumée.
Vous évoquez une multitude de sujets. Il existe une forme de consensus sur le fait qu'il y aurait environ 330 000 sans-domicile fixe dans notre pays. Toutefois, le sans-abrisme ne concerne pas ces 330 000 personnes. Les dispositifs de soutien relèvent de deux grandes catégories : l'hébergement d'urgence, qui correspond aux 203 000 places que j'ai évoquées précédemment, et le dispositif national d'accueil (DNA), qui en compte 114 000. On peut déduire de ces chiffres que le nombre de sans-abri est de l'ordre d'une dizaine de milliers de personnes.
Il existe ensuite de nombreuses zones grises. Le fait de vivre dans un bidonville ou dans un autre type d'habitat précaire n'est pas une forme de sans-abrisme, même si de telles conditions de logement ne conviennent évidemment pas. En tout cas, la volonté de l'État est d'apporter, là aussi, des réponses durables.
La création de 10 000 places supplémentaires ciblées sur les familles, les femmes et les enfants vise précisément à résorber le reliquat que j'ai mentionné. Nous y allouons une somme de 120 millions d'euros, qui correspond à peu près à la moyenne des moyens supplémentaires réclamés par les amendements déposés par certains groupes politiques au Sénat ou à l'Assemblée.