Je vous remercie pour la clarté de votre exposé qui met en évidence les limites du plan « logement d'abord ». Nous partageons, bien évidemment, la philosophie du logement d'abord, qui a fait ses preuves dans d'autres pays, mais cela ne suffit pas. Le Gouvernement se targue d'avoir accordé au secteur des moyens inédits. Pourtant, lors de l'examen du dernier projet de loi de finances, nous avons été plusieurs à devoir nous battre pour éviter la fermeture de 14 000 places d'hébergement d'urgence. La situation n'est donc pas si idyllique que l'on voudrait nous le faire croire.
Le Gouvernement a adopté une position idéologique très rude en refusant d'ouvrir de nouvelles places. Nous nous félicitons qu'il l'ait quelque peu infléchie.
Concernant l'annonce des 120 millions d'euros, s'agit-il d'un coup de com' du dernier ministre du logement avant son départ ? Nous aurions tendance à le croire puisque le logement n'a toujours pas de ministre et que la répartition de cet argent n'a pas été précisée.
Enfin, beaucoup de clichés circulent sur les personnes sans abri et sans domicile. Pourtant, nombre d'entre elles sont des personnes comme vous et moi. Beaucoup travaillent et il n'est pas rare que leur entourage ignore leur précarité. Le nombre de personnes dans cette situation a-t-il augmenté ? Le cas échéant, comment l'expliquez-vous ? Comment est-il possible que, dans un pays comme le nôtre, des gens puissent se retrouver à la rue alors qu'ils travaillent ?