L'information à la population est un sujet fondamental. La vigilance de Météo France est diffusée le plus largement possible. Nous avons passé des accords avec les médias, et avec certains d'entre eux des accords réglementaires qui les obligent à diffuser l'information de la vigilance météorologique. Par ailleurs, il est désormais possible de s'abonner sur son smartphone et de recevoir des sms d'alerte de la vigilance. Nous disposons également, à destination des élus locaux, d'un système d'alerte pluies intenses, qui s'active lorsque les pluies dépassent un certain seuil et envoie un message au maire d'une commune afin qu'il mette en œuvre les mesures appropriées.
La tempête Ciarán a été l'occasion, très récemment, de recourir pour la première fois s'agissant d'une tempête, et peut-être même pour un événement météorologique en général, à FR-alerte. Ce dispositif, à la main des préfets, permet d'envoyer sur tous les téléphones portables d'une zone un message d'alerte. Cette nouveauté nous semble pertinente ; néanmoins, nous travaillons de concert avec la DGSCGC pour définir la doctrine de son usage, qui doit être parcimonieux.
La météorologie a une très longue tradition de coopération internationale, puisqu'elle repose par définition sur le partage de données et d'informations. L'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui est un organisme rattaché à l'Organisation des Nations unies (ONU), est en charge de coordonner tous les services nationaux de météorologiques. Elle distribue des fonctions de responsabilité par grands secteurs. Ainsi, Météo France, à travers le centre météorologique de La Réunion, est responsable au niveau international de la prévision des cyclones sur l'océan Indien. Pour les Antilles, cette responsabilité revient à la NOAA américaine. Cette répartition et cette coordination par l'OMM permettent de mettre en commun des moyens et s'avèrent très bénéfiques pour tout le monde. De même, la Nouvelle-Calédonie que vous évoquiez, Madame Karamanli, bénéficie des informations du bureau australien d'observation météorologique.
Au niveau européen, l'Eumetsat constitue l'un de nos principaux outils. Les satellites sont absolument essentiels pour la météorologie, puisqu'ils fournissent 80 à 90 % des données absorbées et assimilées par nos modèles numériques de prévision. Nous sommes dépendants de moyens satellitaires, qui sont coûteux et qui, par conséquent, doivent reposer en grande partie sur des coopérations internationales. Eumetsat est un organisme intergouvernemental dans lesquels les pays gèrent ensemble des satellites, puisqu'il n'est pas nécessaire que chaque pays dispose de ses propres satellites météorologiques.
L'Union européenne s'est dotée d'un programme, Copernicus, qui développe de plus en plus de services pour l'ensemble de la météorologie. Météo France participe à ce programme en produisant des données et en pilotant l'un de ses volets, lié à la qualité de l'air. Copernicus contient d'ailleurs un programme spécifique à la sécurité civile, qui produit un certain nombre de services. Copernicus a pour vocation l'observation de la Terre, et ses données sont complémentaires avec nos propres observations locales. Il est remarquable par la célérité de sa production, comme il l'a démontré lors des récentes crues dans le Nord, où il a très rapidement produit des cartes satellitaires indiquant l'extension des crues, en complément des cartes de l'IGN.