Ce site présente les travaux des députés de la précédente législature.
NosDéputés.fr reviendra d'ici quelques mois avec une nouvelle version pour les députés élus en 2024.

Intervention de Guylaine Guéraud-Pinet

Réunion du jeudi 11 janvier 2024 à 9h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Guylaine Guéraud-Pinet, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication au sein du Groupe de recherche sur les enjeux de la communication de l'université Grenoble Alpes :

Cette industrialisation est repérable dès les premiers temps de la télévision française. Le phénomène, s'il n'est pas nouveau, s'est sans doute accentué et accéléré au fil de la multiplication des chaînes et de la mise en concurrence. Un exemple : à la télévision, il n'y a qu'un monteur pour gérer l'image et le son, qui va parfois aussi créer un scénario pour la téléréalité, alors qu'au cinéma plusieurs métiers existent.

Cette industrialisation s'est accompagnée d'une standardisation des chaînes. En produisant plus rapidement des programmes standardisés, les chaînes ont eu l'occasion de diffuser des programmes similaires à des tranches horaires similaires sur différents créneaux. Je définis la téléréalité au sens très large : une émission avec des gens dans une maison autour d'une piscine qui vivent leur vie pendant plusieurs semaines, mais aussi les émissions de télécoaching, comme les émissions de cuisine ou de mode, qui se sont retrouvées à des créneaux aux alentours de dix-huit heures, du fait de cette standardisation. Ces différents types de programmes visent à capter les publics. À l'époque d' Un dîner presque parfait, des programmes du même genre ont émergé et se sont multipliés. En 2015, on pouvait retrouver sur France 2 et des chaînes de la TNT des programmes similaires entre dix-huit heures et vingt heures : des télé-coachings qui avaient tous la même forme, en matière de mise en son, de mise en images. En revanche, le fond n'était pas forcément le même. Les métiers de la cuisine, de la coiffure, de la mode sont plus mis en avant. Mais c'est assez difficile de répondre à l'exigence de diversité. Diffuser des programmes similaires qui ne coûtent pas très cher et qui ont souvent une production externalisée relève d'une stratégie de captation des publics. Ces programmes ont pu faire l'objet de nombreux échanges sur les réseaux sociaux numériques – Les Reines du shopping était ainsi en tête des tweets tous les soirs à dix-huit heures. Ce peut être une manière d'attirer les publics sur les réseaux sociaux. Qui plus est, ces programmes sont facilement rediffusables.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.