Je vous remercie pour votre propos liminaire. Pour nous, ce cycle d'auditions sur l'Afrique, un an après la fin de l'opération Barkhane, est l'occasion de montrer que notre ligne était la bonne depuis le début et de tirer maintenant des conclusions du constat actuel. Pour rappel, la France est encore largement présente en Afrique. Vous l'avez bien dit : les subsides de « la Françafrique » perdurent, sur les plans militaire, économique et culturel, comme en témoignent les bases militaires actuellement implantées à Djibouti, en Côte d'Ivoire, au Gabon, au Sénégal et au Tchad.
S'agissant des sociétés africaines et de leurs relations avec le pouvoir et l'extérieur, ces dynamiques ne peuvent être prises en compte sans prendre conscience du rôle de la France. Je pense notamment aux positions à géométrie variable des autorités françaises lors des coups d'État au Gabon en 2023 ou au Niger en 2021. Parmi les points d'espoir figurent les révoltes citoyennes qui ont eu lieu notamment en Guinée et au Tchad. Elles doivent nous inspirer pour aller dans la voie que vous avez nommée comme étant celle de la « juste distance », que nous rejoignons à plusieurs égards.
Vous avez été l'auteur d'un rapport commandité par M. Macron. Parmi vos propositions, lesquelles ont été retenues ? Ensuite, pensez-vous que la coopération scientifique puisse être approfondie, afin précisément de contribuer justement à cette juste distance entre les États ? Enfin, face à l'urgence du dérèglement climatique, nos deux continents auraient beaucoup à échanger, afin de parvenir à une issue heureuse pour les générations futures. Qu'en pensez-vous ?