Au nom du groupe Renaissance, je tiens à vous remercier pour votre exposé et pour la clarté de vos propos. Dans la tribune publiée dans Le Monde en août 2023, vous décriviez « la montée du néo-souverainisme version appauvrie et frelatée du panafricanisme » qui grandit sur le terreau du « désarroi idéologique, de la désorientation morale et de la crise du sens ». Vous nous en avez dit quelques mots à l'instant.
Ce néo-souverainisme recruterait selon vous dans la jeunesse continentale et dans les diasporas africaines. Il rompt avec les trois piliers de la conscience moderne que sont la démocratie, les droits de l'homme et une idée d'une justice universelle, puisqu'il se construit contre le concept d'une communauté humaine universelle. Ses adeptes rejettent la démocratie qu'ils considèrent comme le cheval de Troie de l'ingérence internationale. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce phénomène, sur votre vision du rôle de la France dans la défense de ses valeurs et sur la voie de la juste distance que vous évoquiez à l'instant ?