En préambule, je souhaite réagir aux propos du président et de notre collègue. Davantage que le poids de la dette, c'est le poids de la charge de la dette qui me semble aujourd'hui poser un problème, en ce qu'il représente un véritable fardeau pour les générations futures. S'il est nécessaire, comme vous l'indiquez, monsieur le président, de recourir à la dette pour financer des investissements, la problématique vient du fait que la France a recours à la dette pour financer ses dépenses ordinaires. Il en va de même pour un ménage, qui a vocation à emprunter pour financer de l'immobilier, ou l'achat d'une voiture, mais pas pour aller au restaurant ou pour la gestion de ses dépenses courantes. Or c'est exactement ce que fait la France.
Je souhaiterais poser quatre questions. La première, monsieur le directeur général, concerne l'estimation du montant de recours à la dette de 185 milliards. L'évaluation de Natixis s'élève aujourd'hui à 310 milliards compte tenu des montants qui devraient être levés pour racheter des titres de dette qui ne sont pas encore arrivés à échéance. Je souhaiterais connaître votre avis sur cette estimation. Ma deuxième question rejoint celle de mon collègue Kevin Mauvieux. La BCE va progressivement mettre fin au programme d'achat urgence pandémie. Cette décision va-t-elle avoir un effet sur la part de la détention de la dette par des investisseurs européens et non européens ? Vous avez d'autre part évoqué des rachats de titres à maturité très courte. Cela va-t-il avoir des impacts sur les primes d'émissions, et, le cas échéant, à hauteur de quel montant ? Et enfin, vous faites régulièrement référence au niveau de 10 % du programme d'émissions via des obligations indexées sur l'inflation. Je souhaiterais donc disposer de précisions sur la nature de cette référence : est-elle interne ? Réglementaire ? Quelle est son origine et de quelle façon sera-t-elle amenée à évoluer ?