Sur le sujet des OAT indexées sur l'inflation, le montant, proche de celui de l'année dernière, est en réalité inférieur aux 10 % affichés. Je précise à nouveau que ce taux n'est pas une cible, et que nous nous adaptons à la demande des investisseurs. Le besoin de protection contre l'inflation étant fort, nous fournissons les titres qui y répondent, dans le cadre d'une épargne domestique majoritairement orientée vers des produits tels que le livret A, le livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou le livret d'épargne populaire.
Nos projections pour l'année prochaine seront établies en fonction des observations liées à la demande, mais nous savons qu'il existe en France un besoin structurel de protection contre l'inflation. Il est également probable que certains investisseurs, qui avaient pu négliger la perspective d'un retour de l'inflation, décident de se couvrir davantage à l'avenir.
Concernant les taux à court terme, les hypothèses se basent sur une diminution, avec 3,5 % pour la fin d'année 2024 contre 3,9 % à fin 2023. Les projections liées aux taux à long terme se basent quant à elles sur une stabilisation. Il est important de préciser que l'AFT n'effectue pas de prévisions de taux, mais émet uniquement les hypothèses nécessaires au moment des projets de loi de finance ou des lois de programmation des finances publiques.
Deux éléments peuvent expliquer que les taux aient été plus faibles dans la réalité que dans nos hypothèses passées. La fin d'année tout d'abord, synonyme de marché moins liquide sur lequel les émetteurs ont stoppé leurs émissions et les investisseurs interrompu leurs programmes d'achat. Les anticipations d'inflation, ensuite, qui ont été révisées à la baisse dans la mesure où les points d'inflation publiés ont été plus bas que le consensus. Le marché anticipe donc une baisse de taux plus rapide de la part des banques centrales.
L'image de la France sur les marchés nous semble quant à elle très bonne, et la qualité de la signature élevée. L'obligation de référence en zone euro se situe en Allemagne, à laquelle nous nous comparons donc habituellement. Notre spread a pu être contenu entre 50 et 60 points de base et nous nous finançons dans de meilleures conditions que des pays comme l'Espagne ou l'Italie.
Sur le sujet des OAT vertes, notre rôle est effectivement de financer les dépenses de l'État, ce qui explique que nous soyons contraints par les dépenses vertes éligibles.
Le sujet du financement par la BCE est d'une nature différente, puisque la mission de celle-ci est avant tout le maintien de la stabilité des prix. Les achats de titres dans la période passée étaient donc liés à son souhait de limiter les risques de déflation. Depuis la réapparition de l'inflation, la BCE a réduit puis arrêté ses achats, et commence à stopper les réinvestissements dans sa politique monétaire et de resserrement quantitatif.