Intervention de Marie-Charlotte Garin

Réunion du mercredi 20 décembre 2023 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Charlotte Garin :

Madame et monsieur les rapporteurs, je vous remercie pour cette mission et pour ce travail que vous avez mené sur la mortalité infantile.

Il est vrai que ce recul majeur du soin proposé pour les plus petits nous interpelle. En effet, notre pays, la France, chute parmi les plus mauvais élèves européens en matière de mortalité infantile. Vous évoquez ce constat à plusieurs reprises dans votre rapport, notamment en ce qui concerne la prématurité extrême. Où étions-nous lorsqu'il s'est agi de voter les moyens pour la prévention en matière de santé environnementale, de santé des femmes et de prévention tout simplement, lors des derniers budgets de la sécurité sociale que nous avons pu discuter, mais que nous n'avons pas pu voter ?

Vous évoquez également l'organisation et la qualité des soins. Vos constats posent évidemment la question des moyens alloués aux métiers du soin dans notre pays. Nul n'ignore que l'argent est le nerf de la guerre et que pour prodiguer des soins de qualité sur l'ensemble du territoire, il est nécessaire d'investir massivement et de revaloriser notamment les métiers du soin.

Parmi les facteurs de risque, vous pointez la question des inégalités économiques et sociales. La précarité serait un facteur de vulnérabilité très marquant. Pourtant, ce point n'est absolument pas mentionné dans vos recommandations. Ce débat intervient d'ailleurs à un moment particulier parce que ce quinquennat a particulièrement renforcé les inégalités. En effet, 14,5 % des Français, bien souvent des femmes, vivent sous le seuil de pauvreté et un Français sur trois se prive de nourriture. Dès lors, je m'interroge et je vous interroge directement : pourquoi ne préconisez-vous aucune action à ce sujet ? J'ai le sentiment que vous voulez bien agir sur tout ce qui est politiquement correct, mais pas sur ce qui, en matière de prévention de la mortalité infantile, serait susceptible de bouleverser un peu trop l'ordre établi.

Je me permets de terminer mon propos en abordant la question des enfants qui dorment dans la rue, dans notre pays, puisqu'ils ne sont pas miraculeusement soustraits à la question de la mortalité infantile. Nous avions voté en commission des places d'hébergement d'urgence qui ont été balayées par le 49.3. Enfin, selon le texte qu'un grand nombre d'entre vous a voté hier, l'hébergement d'urgence ne sera plus inconditionnel pour ces enfants.

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