Je félicite notre commission et plus particulièrement nos deux rapporteurs de s'être penchés, à travers cette mission « flash », sur le douloureux sujet de la mortalité infantile. Il est vrai qu'après des décennies de recul, l'augmentation significative de la mortalité infantile en France méritait que nous analysions les causes et que nous présentions des pistes visant à endiguer ce phénomène.
Les origines de ce fléau sont complexes et bien souvent multifactorielles. Cependant, un trait commun se dégage, à savoir que la mortalité infantile augmente en raison de défaillances dans l'organisation de notre système de soins, de la dégradation continue de la qualité de l'offre de soins et de l'aggravation des inégalités économiques et sociales.
En outre-mer, le constat est encore plus inquiétant puisque les chiffres enregistrés sont supérieurs de plus du double à la moyenne nationale. Ce constat relève probablement des effets conjugués d'une grande précarité sociale, d'une démographie médicale vieillissante et de pathologies de santé plus prégnantes qu'ailleurs telles que le diabète, l'hypertension et j'ose évoquer les conséquences de l'exposition à la chlordécone.
Si notre groupe salue les dix recommandations de la mission, je me permets de formuler trois remarques.
Compte tenu des données, j'estime que notre commission devra à l'avenir porter une attention particulière à la situation en outre-mer, notamment en matière de mortalité et de prématurité infantiles. La Cour des comptes a déjà eu l'occasion de souligner la nécessité de renforcer l'ensemble du système de soins et de réduire les disparités en matière de protection maternelle infantile.
Je suis en désaccord avec l'argument relatif aux maisons de naissance, avancé en page 5. Je pense au contraire que ce sont des structures qui ne font pas peser de risque sur la sécurité des enfants. Elles représentent une offre très appréciée des mères de famille.
Enfin, je regrette que le rapport n'ait pas pris le temps, ou n'ait pas eu le temps, d'évoquer le phénomène du deuil périnatal, qui est un véritable drame. Perdre un enfant restera toujours un drame. Il est important, à mon sens, que les pouvoirs publics mettent en place des protocoles d'accompagnement.