En 2019, face aux chiffres affolants annoncés par l'Observatoire national des violences faites aux femmes, qui indiquait qu'environ 213 000 femmes en France étaient victimes de violences physiques ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint, la HAS a décidé de faire de la lutte contre les violences faites aux femmes, notamment dans le cadre conjugal, l'un de ses chevaux de bataille.
Après étude, la HAS avait estimé que trois à quatre femmes sur dix pouvaient être victimes de violences conjugales dans la patientèle d'un médecin généraliste. L'une de ses principales missions étant de mesurer et d'améliorer la qualité de la prise en charge dans les hôpitaux, cliniques, cabinets de médecine de ville et établissements sociaux et médico-sociaux, elle a élaboré des recommandations pour inciter les médecins à questionner leurs patientes à propos d'éventuelles violences conjugales. Le 25 novembre, elle a publié les résultats d'une nouvelle étude montrant malheureusement le manque d'appropriation de ces recommandations par les professionnels de santé.
Si les patientes sont favorables à 96 % au questionnement systématique des médecins concernant leur vie conjugale, seulement 3 % des femmes disent avoir été interrogées à ce sujet au cours des dix-huit derniers mois. Après quatre ans de travail auprès des médecins, ce chiffre paraît très faible. Selon vous, que faut-il en conclure ? Ce chiffre traduit-il un manque d'information ou un manque d'engagement, malgré vos campagnes et celles du Gouvernement ? Quelles mesures supplémentaires permettraient de lutter plus efficacement contre ce fléau ? Envisageriez-vous la mise en place d'une stratégie commune avec l'État ?