Je suis sidéré par l'incident qui vient de se produire. Monsieur Lessi, quand nous évoquons la qualité des soins, c'est bien de la qualité des soins pour tous qu'il s'agit. Je reprends donc à mon compte les questions posées par mon collègue Arthur Delaporte.
La téléconsultation est remboursée depuis 2018. Elle a connu un essor pendant l'épidémie de covid et se trouve aujourd'hui confortée par les pouvoirs publics eux-mêmes en raison de la désertification médicale. Des cabines de téléconsultation ont été installées hors des lieux de soins, dans des lieux publics ou commerciaux. Ne devons-nous pas craindre une désorganisation de l'offre de soins et surtout une dégradation de la qualité des soins et du suivi des patients, avec une confusion entre lieux de soins et de consommation ?
Que pensez-vous du développement d'une plateforme comme Doctolib ? Elle génère des profits importants, dispose de données de santé sensibles et engage une transformation des relations entre les soignants et les patients, ainsi que des parcours de soins.
Comment envisagez-vous de faire la part des choses entre la promotion des bonnes pratiques, qui est une mission de la HAS, et la protocolisation ou l'instrumentalisation des professionnels de santé ? La mise en place de certaines organisations de soins, notamment à l'hôpital public, est en effet mal vécue par les équipes.
Comment lutterez-vous contre l'automédication, dans un contexte de désertification médicale ? Comment ferez-vous pour déployer une politique du médicament – la même question se pose pour les dispositifs médicaux – qui soit moins tributaire des stratégies commerciales de Big Pharma ?