J'ai eu l'honneur d'être le rapporteur de notre commission voilà trois ans, lors de votre audition, le 2 décembre 2020, dans la perspective de votre première nomination. Nous étions alors tous masqués. Étant depuis plus de vingt ans au sein de l'agence, vous connaissez les enjeux de la conciliation médicamenteuse : chaque année, un tiers des événements indésirables graves est imputable aux médicaments.
Une expérimentation au titre de l'article 51, intitulée Medisis et portée par une équipe du centre hospitalier de Lunéville, vise à sécuriser la prise en charge médicamenteuse pour réduire le nombre de réhospitalisations de nos seniors. Cela passe par un parcours de soins comportant plusieurs étapes – conciliation médicamenteuse d'entrée, de transfert et de sortie, profilage du patient en termes de risque de réhospitalisation, analyse pharmaceutique des prescriptions, révision de pertinence des médications, accompagnement thérapeutique du patient, coordination ville-hôpital et consultation d'évaluation à trente jours – avec pour cible la diminution des problèmes, dont les erreurs médicamenteuses. Les premiers résultats sont prometteurs en termes d'opérationnalité démontrée, de reproductibilité et d'efficacité dans le parcours. Sur 4 139 parcours patients, 21 168 problèmes ont été interceptés, soit environ cinq problèmes par parcours. Les entretiens d'évaluation sont en cours, en espérant que le dispositif entre dans le droit commun.
Connaissez-vous cette expérimentation et, si oui, reconnaissez-vous l'intérêt de ce dispositif ? Sa pérennisation nécessitera, comme condition sine qua non, un dispositif financier associé qui en garantisse l'équilibre pour les établissements de santé.