Merci, madame la directrice générale, pour votre disponibilité lorsque nous vous sollicitons sur des cas très précis.
Les dépôts de demande d'AMM ont connu une chute drastique : de 1 016 en 2019, leur nombre est passé à 973 en 2020, à 936 en 2021 et à 588 en 2022. Est-ce une perte d'influence de l'ANSM au profit d'autres agences du médicament, notamment européennes, ou est-ce une perte d'attrait de la France en matière d'innovation, alors que le médicament reste une priorité nationale ?
Quant aux délais des autorisations de mise sur le marché, malgré un travail cohérent mené en lien avec la HAS, la France ne se trouve malheureusement qu'à la dix-huitième place de l'Union européenne. Comment pouvons-nous améliorer l'accès thérapeutique ?
En troisième lieu, l'antibiorésistance, qui est vraisemblablement notre prochaine pandémie, est un mal silencieux qui se chiffrera dans quelques années en millions de morts. Les centres de référence existant dans ce domaine souffrent d'un manque de moyens. Il faudrait développer la démarche de « l'aller vers » auprès de nombreux prescripteurs, en lien avec les pharmaciens, afin d'encourager la bonne prescription des antibiotiques.
Ma dernière question fait suite à l'audition du professeur Defaye, président du groupe Rythmologie de la Société française de cardiologie : il ne reste malheureusement plus que 80 000 boîtes de Corgard pour six mois, pour 15 000 patients porteurs du syndrome du QT long congénital ou de tachycardie ventriculaire, pathologies cardiaques très graves entraînant la mort à défaut de médicament. Nous avons transposé ces ordonnances sécurisées et remplacé certaines utilisations par d'autres classes thérapeutiques mais, dans certains cas, il n'existe pas de traitement de remplacement. Pouvez-vous nous donner des indications rassurantes ?