Préalablement, j'exprimais que notre association est actuellement constituée d'experts. Cependant, notre objectif est de nous étendre et d'attirer des non-experts. En effet, pour mener à bien des actions concrètes, nous avons besoin de personnes physiques. Les membres du Bouclier Bleu, très engagés, représentent environ 20 % de notre effectif, et nombreux sont ceux qui se sont déjà mobilisés sur le terrain, en intervenant par exemple lors des inondations en Belgique, cette année.
Pour faire progresser nos initiatives, nous nous sommes étroitement rapprochés de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France et de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. À la suite de l'incendie de Notre-Dame de Paris, des fonds de Renault ont sollicité les sapeurs-pompiers pour réfléchir à une amélioration des interventions lors d'incendies similaires. Les résultats de cette réflexion ont été présentés lors d'un colloque l'année dernière à Chantilly. Je vous encourage à consulter les actes de ce colloque, qui abordent des solutions propices à l'évolution de nos pratiques.
Il convient de noter que trois rapports importants, bien qu'ils soient un peu anciens, demeurent pertinents. Le rapport Sauzet de l'inspection générale de l'administration (IGA), datant de janvier 2012, le rapport de Sapin de 2010 et celui de l'Académie de Médecine, datant aussi de 2010, ont émis des conclusions et des recommandations qui sont toujours d'actualité. Il est regrettable de constater que, depuis une décennie, voire douze ans, très peu d'avancées ont été observées.
Le rôle essentiel du citoyen en tant que premier acteur de la sécurité civile, mis en avant par M. Vallée et le président de la Croix-Rouge, reste crucial. Malgré la modernisation de la sécurité civile en 2004, la sensibilisation des citoyens à leur propre intérêt dans ce domaine demeure un défi. J'ai mentionné précédemment le « poids mort » que constitue le citoyen non formé et non aguerri dans la prise en charge des victimes. Cette inertie complique les opérations de secours, nécessitant parfois la prise en charge dudit citoyen. Une évolution majeure consiste donc à engager un dialogue inter-organismes, englobant l'État, les collectivités territoriales, les associations, les citoyens et les réserves communales. Toutefois, il est essentiel d'harmoniser ces acteurs pour une coordination efficace, notamment en ce qui concerne les réserves communales, dont le nombre reste limité en France et qui sont placées sous l'autorité du maire. Cette harmonisation est cruciale pour s'assurer que tous convergent dans la même direction, même en temps de crise, où les intérêts du maire peuvent différer de ceux du préfet et du commandant des opérations de secours.