Nos moyens d'alerte et d'information de la population sont comparables à ceux développés dans l'Hexagone. Sur l'information de la population, un travail spécifique est mené avec les radios locales, parce que les Martiniquais ont pour habitude de les écouter lorsqu'un événement se produit. L'une d'elles ouvre son antenne et les gens peuvent téléphoner pour signaler des difficultés locales ou exprimer des demandes.
J'estime qu'il convient de renforcer certains dispositifs d'alerte, notamment sur le risque de tsunami. Il existe un système d'alerte au tsunami qui concerne 42 pays de la Caraïbe et s'appuie sur des capacités américaines, puisque le centre opérationnel est situé à Hawaï. Ce centre ne donne pas l'alerte, mais produit des informations d'alerte, chaque territoire devant ensuite les traduire en alerte pour sa population. Le système hawaïen est lui-même théoriquement très performant. Il garantit un délai inférieur à six minutes entre le moment où un séisme est susceptible d'avoir généré un tsunami et le moment où les informations sont diffusées à l'ensemble des territoires concernés. En réalité, ce délai est plus proche de la minute. Cependant, ce dispositif me semble trop vulnérable, dans la mesure où il dépend d'une chaîne d'information, ce qui est naturellement risqué. En effet, une fois l'information parvenue, sa traduction dépend de la capacité d'astreinte des services locaux et préfectoraux.
L'alerte concernant les tsunamis proches est gérée différemment, dans la mesure où ce sont les signes naturels qui prévalent. Nous devons d'ailleurs apprendre à la population à reconnaître ces signes et à se réfugier sur les hauteurs de l'île au cas où ils se produisent. Dans tous les cas, un tsunami proche, régional ou plus lointain suppose une évacuation massive puisque, comme à La Réunion, l'essentiel de la population est concentré en zone côtière. Notre capacité à alerter dans les meilleurs délais est donc cruciale.