Ce dispositif est en place en Martinique du point de vue législatif et réglementaire. Quelques communes s'en sont emparées et se sont placées dans une dynamique de réserve au sens d'un engagement citoyen et d'un apport de compétences diverses. J'ai en tête quelques exemples dans lesquels ces dispositions fonctionnent très bien, avec une organisation comparable à celle décrite par mon collègue de La Réunion, notamment en matière de maillage territorial et de répartition de cette réserve dans les quartiers. Je pense par exemple à la commune du Lamentin, où a été constituée la toute première réserve en Martinique. Ces réserves résultent souvent de l'initiative d'élus, parfois du personnel administratif.
Toutefois, ce dispositif concerne une minorité de communes. Nous nous sommes souvent demandé comment aider ce type de démarche. Avec le service interministériel de la défense et de la protection civile (SIDPC), nous incitons les communes à y recourir, en demandant à celles qui l'ont déjà fait de communiquer avec leurs homologues et d'expliquer en quoi consistent les réserves. Il convient cependant de bien ajuster l'implication du SDIS, parce que, comme mon collègue l'a rappelé à l'instant, notre service doit conserver une capacité d'action autonome et ne pas voir ses effectifs dispersés dans les réserves. Nous faisons déjà face à l'attractivité, notamment pécuniaire, des associations agrées de sécurité civile, puisque dorénavant ce sont ces associations qui assurent les dispositifs prévisionnels de secours (DPS).
Dans un secteur où l'on compte une multiplicité d'acteurs, il faut prendre garde au risque de dispersion. Des collègues de la direction centrale m'ont rapporté que le SDIS de Gironde avait mis en place une réserve départementale en impliquant des sapeurs-pompiers retraités. Cela me semble être une initiative judicieuse, qui prend soin de se prémunir quant à ce risque de dispersion. Nous devons favoriser le principe de la réserve, qui peut s'avérer très utile, notamment en ce qui concerne cette partie dite de sauvegarde, en lien avec les maires. Mais il est évident que ces missions ne devraient pas être les nôtres, dans la mesure où nous sommes avant tout concernés par l'urgence. C'est quand celle-ci est maîtrisée que nous pouvons passer le relais à d'autres acteurs, par exemple des associations agrées de sécurité civile ou des réserves.