Madame la ministre, je tiens à vous féliciter. Les deux semaines de négociations et de travaux qui se sont tenues à la COP 28 ont déjoué les pronostics les plus pessimistes. Pour la première fois depuis trois décennies, les combustibles fossiles, à l'origine de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, figurent dans un accord issu de négociations climatiques. Vous avez remarquablement résisté aux pressions et ce texte constitue indéniablement une victoire.
Tout d'abord, c'est la première fois qu'un accord appelle à la sortie progressive des énergies fossiles, en cohérence avec l'objectif de 1,5 degré, point cardinal de l'accord de Paris pour le climat. De plus, en écho au choix de la France, ce texte donne une place inédite à la contribution de l'énergie nucléaire dans la lutte contre le changement climatique ; il ouvre la voie à une multiplication par trois des énergies renouvelables. Enfin, il enclenche concrètement la dynamique de la justice climatique pour les pays les plus vulnérables, avec l'adoption du fonds des pertes et préjudices. Il devra vraisemblablement être renforcé, mais sa concrétisation est une victoire.
Madame la ministre, il faut fêter les victoires obtenues pour le climat et se remettre au travail dès le lendemain, comme vous le faites. Quelles seront les prochaines actions de la France, qu'il s'agisse de suivre les engagements pris à Dubaï ou d'enclencher les futures négociations ? Quels sont nos leviers pour accélérer la sortie des énergies fossiles chez nos partenaires ? Pouvez-vous évoquer les partenariats bilatéraux sur le climat, tel celui signé avec l'Afrique du Sud en mars 2021 ? De quels leviers de diplomatie environnementale disposons-nous, en dehors des COP ?
La COP 28 a aussi été l'occasion pour les gouvernements français et marocain de lancer le Buildings Breakthrough, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l'environnement : ce projet, qui rassemble d'ores et déjà vingt-sept pays signataires, engage à faire du bâtiment résilient et bas-carbone la nouvelle norme mondiale pour 2030. Pour amplifier cette démarche, le Gouvernement a décidé de lancer le premier forum mondial sur les bâtiments et le climat, le secteur du bâtiment et de la construction pesant pour près de 40 % des émissions mondiales. Ce prochain grand rendez-vous du climat mondial se tiendra les 7 et 8 mars 2024 à Paris et une soixantaine de pays sont attendus. Madame la ministre, qu'escomptez-vous de ce sommet, qui positionne la France comme l'un des leaders dans la décarbonation des bâtiments ?