Nous avons effectivement négocié assez tard dans les différentes nuits qui se sont succédé et la COP 28 de Dubaï marque bien le début de l'ère post-fossiles. Huit ans après l'accord de Paris, nous avons enfin franchi cette étape importante pour agir contre le dérèglement climatique. Comme vous le savez, selon le scénario intermédiaire du Giec, les politiques actuelles des pays conduisent à un réchauffement global de 2,2 à 2,8 degrés d'ici la fin du siècle, bien loin des 1,5 degré de l'accord de Paris. Néanmoins, sans l'accord de Paris, nous serions sur une trajectoire de 4 degrés. Oui, cet accord nous a permis de gagner plus d'un degré : c'est une réponse aux « pisse-vinaigre » qui expliquent que les COP ne servent à rien.
Il faut cependant aller plus loin. Je me bats chaque jour avec en tête l'objectif d'aller plus vite et plus fort pour réduire nos émissions. À cet égard, je suis fière de vous annoncer qu'au terme des trois premiers trimestres de l'année, la baisse des émissions de la France est de 4,6 %, contre 0,9 % en moyenne chaque année sous le Président François Hollande et 2 % lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Nous sommes sur une trajectoire d'accélération, même si le dernier trimestre sera sans doute difficile, avec une comparaison moins favorable en raison du plan de sobriété adopté l'année dernière. Quoi qu'il en soit, nous agissons et obtenons des résultats. Notre objectif est désormais de rehausser les ambitions mondiales.
C'est ce que nous avons obtenu dans ce nouvel accord, qui est important à plusieurs titres. Premier succès, le texte contient des engagements forts pour une transition énergétique hors des énergies fossiles, en cohérence avec l'objectif de 1,5 degré de l'accord de Paris. Cette sortie doit s'organiser rapidement, avec des objectifs de baisse des émissions de 43 % dès 2030 et une neutralité carbone en 2050. Il est donc faux de dire qu'il n'y a pas d'échéance.
C'est la première fois depuis que les COP se tiennent que tous les pays convergent sur ce point. Il s'agit d'une avancée majeure et d'un signal très fort pour engager le monde dans une transition sans énergies fossiles. J'insiste sur ce point, puisque certains prétendent que cet accord n'a servi à rien – mais ce sont les mêmes qui n'ont pas voté la loi sur les énergies renouvelables et qui n'ont pas laissé un bilan particulièrement positif de leur passage aux manettes.