S'agissant du trait de côte, nous sommes partenaires financiers, techniques et scientifiques de l'initiative WACA de la Banque mondiale. Nous avons à ce titre financé différents projets, par exemple sur la lagune à Lomé ou pour la protection de Saint-Louis. Nous considérons que ce projet est pilote et exemplaire pour la coordination régionale qu'il a suscitée, autour d'une chaîne qui allie science, décision, aménagement local et financement.
La question de la tertiarisation de l'économie est excellente. Historiquement, le secteur agricole a hélas pâti de son image perçue comme « rétrograde », qui n'est pas motrice du développement, et l'Afrique en souffre actuellement. Il faut donc veiller à ne pas sous-investir dans le secteur agricole, qui reste au cœur de l'économie africaine. Le secteur tertiaire se développe bien mais je pense que nous ne ferons pas forcément l'économie de toutes les industrialisations en Afrique.
Ensuite, 43 % de la dette souveraine africaine est détenue par la Chine, qui s'est rendu compte des problèmes de solvabilité de cette dette ces dernières années. De fait, les investissements chinois se sont brusquement asséchés ces deux à trois dernières années. De leur côté, les Européens – et les Français en particulier – jouent toujours la carte de la qualité et de l'exigence sociale et environnementale. Les taux de retour sur nos interventions, c'est-à-dire des marchés remportés par des entreprises françaises, restent très élevés, de l'ordre de 70 à 80 %.
Madame Caroit, vous avez parfaitement raison sur la résilience alimentaire. Une très grande proportion des 800 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde vit en Afrique. L'ensemble des sommes que nous consacrons à l'agriculture concourt à lutter contre ces insuffisances alimentaires et nutritionnelles.
La formation occupe par ailleurs un rôle essentiel dans nos activités. Nous impliquons systématiquement la science, les citoyens, les associations, les ministères, localement, dans tous les débats en matière énergétique. Les experts européens ou français ne viennent pas « dire » la science ; les projets sont co-construits.
Enfin, l'équipe France lance, avec ses différents outils de soutien, un appui aux filières dans les pays qui détiennent des métaux stratégiques et s'impliquent notamment sur les infrastructures nécessaires au développement de filières, en ciblant évidemment celles qui peuvent être utiles aux secteurs industriels et à l'autonomie énergétique de la France mais aussi en s'intéressant à la réglementation du secteur minier, qui est souvent très défaillante dans plusieurs pays.