Nous savons que le rôle des métaux stratégiques sera immense dans la transition écologique et énergétique en cours. Une géopolitique associée se développe et diffère de celle du pétrole et des énergies fossiles. Pour la France et les pays européens, il y a donc là une forme de cumul des dépendances vis-à-vis des pays producteurs, qui sont extrêmement convoités par nos partenaires ou nos adversaires stratégiques pour leur propre approvisionnement en matériaux.
Cet aspect me permet de parler de la présence de la Chine : les deux cartes des investissements chinois en matière d'infrastructures, d'une part, et de leur intérêt pour des matériaux stratégiques présents en Afrique, d'autre part, se recoupent quasi parfaitement. La Chine investit dans des pays capables de lui fournir des matériaux stratégiques dont elle a besoin pour son propre développement et pour sa propre transition énergétique. Aujourd'hui, sans être directement dans une logique de conflit ou de confrontation, la Chine et d'autres États, dont la France, sont en compétition en Afrique.
Ensuite, comment peut-on développer le potentiel en énergies renouvelables du continent africain ? Il n'y a pas de solution globale... Les solutions sont locales et donc à différentes échelles. Par exemple, il n'est pas possible d'adopter une solution solaire pour l'intégralité du continent africain. Dans certains cas, il peut s'agir d'un « hors réseau » complet, avec des villages qui s'organisent autour de panneaux solaires. Dans d'autres cas, il est nécessaire de construire un petit réseau électrique local pour alimenter un réseau de petites entreprises et de petites industries. Il est donc nécessaire d'avoir une recherche de terrain et de disposer d'entreprises prêtes à adopter des solutions sur mesure pour les besoins des territoires.