Le continent africain subit de manière disproportionnée les effets du changement climatique. D'après l'organisation météorologique mondiale, l'Afrique dans son ensemble est responsable de moins de 7 % des émissions globales, alors qu'elle abrite 17,5 % de l'humanité.
Toutefois, les conséquences du réchauffement climatique sur les populations du continent sont implacables. Les inondations qui ont touché la Corne de l'Afrique depuis le mois de novembre en témoignent. Plus de 200 personnes sont mortes et 2 millions de déplacés sont dénombrés au Kenya, en Somalie et en Éthiopie. En septembre dernier, la Libye a subi des inondations terribles causant la mort d'au moins 11 000 personnes. D'après le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, 22 millions de personnes à travers le monde sont déplacées de force chaque année depuis 2008 pour motif climatique, et ce chiffre est amené à augmenter.
Toutefois, ces phénomènes ne surgissent pas de nulle part. Le dérèglement climatique n'est pas un coup du sort mais bien le résultat du développement européen capitaliste et colonial, qui s'est fondé sur le pillage des ressources naturelles et du vivant. Ce néocolonialisme a la vie belle, par exemple avec les projets d'extraction d'hydrocarbures climaticides en Tanzanie ou en Ouganda menés par le groupe TotalEnergies. Ces projets sont conduits contre les écosystèmes et la biodiversité. Le Gouvernement accorde un blanc-seing à ces projets destructeurs, en symbolisant le pire de la Françafrique et en accordant la Légion d'honneur à M. Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies. Pensez-vous qu'il faille mettre un terme à ces politiques pour que l'Afrique puisse enfin commencer à faire face à l'enjeu du dérèglement climatique ?