Le choc de financement attendu n'est malheureusement pas là. Pourtant, l'effort des pays du Nord est réel, notamment à travers les 700 millions de dollars du fonds « pertes et dommages », l'engagement de fonds privés ou le renouvellement du fonds vert pour le climat, qui s'annonce de façon assez favorable, compte tenu de l'engagement français mais aussi d'autres gouvernements européens.
Il me semble absolument nécessaire de compléter ces ressources du Nord par des ressources africaines, notamment des ressources budgétaires. À ce titre, la mobilisation de la fiscalité africaine est cruciale. En effet, en Afrique, les taux de fiscalisation représentent 10 à 15 % du produit intérieur brut (PIB) et ne fournissent pas suffisamment de moyens aux finances publiques. Nous avons également besoin de renforcer l'investissement privé et l'ensemble de l'équipe France s'assure que toutes les opportunités soient bien saisies, notamment en matière d'énergies renouvelables.
Je remarque malgré tout que le Kenya dispose d'un profil constitué de 75 à 80 % d'énergies renouvelables, grâce à l'aide d'un réseau d'acteurs bancaires privés actifs et des acteurs publics qui ont réussi à apporter des garanties à ce secteur pour pouvoir encourager l'investissement. En conséquence, la décarbonation est possible. Le Sénégal, qui produit moins d'un millième des émissions de CO2 du monde, s'engage lui aussi, dans le cadre la discussion JETP, à une décarbonation progressive.