Ce qu'ont retenu les Français, disais-je, ce sont les efforts déployés par la Première ministre, par le ministre de l'intérieur et des outre-mer et par l'ensemble du Gouvernement pour parvenir, avec la majorité, à un accord. Je vous le dis avec lucidité et sans crainte alors que tous les regards sont tournés vers notre assemblée : nous devons être à la hauteur, agir de manière responsable et ne pas priver les Français d'un texte qu'ils attendent.
Face au vertige démographique auquel nous sommes confrontés, face à une politique migratoire qui a trop souvent conduit à des largesses et à la permissivité, face à la forte tension subie par notre modèle social, les Français attendent de la politique qu'elle renoue avec l'action efficace de l'État, qu'elle retrouve puissance et maîtrise des flux sur le territoire. Nous devons agir. Le présent projet de loi apporte une pierre indispensable à l'édifice de la réconciliation, en donnant à l'administration et à la justice les moyens de faire les choix nécessaires pour préserver la cohésion sociale.
Lorsque le pacte social est rompu, nous devons nous armer des moyens juridiques adéquats pour expulser, nous donner la possibilité de lever certaines protections. Cela semble une évidence à nombre d'entre nous, mais personne n'avait eu le courage de le faire jusqu'à présent. Un étranger qui brise le contrat social passé avec la France en commettant un délit grave doit être éloigné du territoire ; la durée de sa présence ne saurait justifier, à elle seule, son maintien sur notre sol.
Ce texte est également indispensable car il replace les valeurs de la République, la langue et le travail au cœur du processus d'intégration. Cette exigence républicaine n'est pas une condition, c'est un préalable. L'immigration ne saurait conduire à un délitement de nos valeurs. Elle ne saurait conduire à abandonner l'idée que nous nous faisons de la France, du respect et de la défense des valeurs fondamentales qui structurent notre pays, celles de la République.