Il me semble évident que la soutenabilité de notre dispositif va être très compliquée à assurer sur la durée. Nous allons avoir de plus en plus d'événements dramatiques à gérer ; et ce, avec des impacts considérables. Pendant un mois, nous avons bénéficié du concours de l'armée avec ses moyens aériens, mais le ministère des armées m'a ensuite fait comprendre qu'il était obligé de redéployer ces moyens. Par ailleurs, ces appareils vieillissants nécessitaient un suivi plus régulier en termes de maintenance.
Il a fallu que j'obtienne des crédits pour passer un marché avec une société d'hélicoptères, afin de continuer à alimenter en particulier l'hôpital de Tende. Du fait de la rupture des voies de communication, des troupeaux étaient isolés ; nous avons donc été obligés d'amener du fourrage et de l'alimentation. J'avais fait une note au Gouvernement pour lui faire part de la nécessité, pour les préfets qui gèrent la crise dans la durée, de disposer de crédits d'urgence opérationnels. Cela permet notamment de gérer ces questions, qui sont extrêmement importantes, voire vitales.
Nous avons évoqué tout à l'heure le problème des cimetières qui ont été en partie emportés. En l'occurrence, nous avons récupéré des morceaux de corps qu'il a fallu identifier. L'État s'est chargé de les réceptionner et de les conserver. Il a bien fallu que l'on mobilise ensuite un dispositif adéquat, qui a reposé notamment sur un laboratoire permettant d'analyser l'ADN. Tout cela a représenté un coût de près de 100 000 euros.
J'ai mis du temps à récupérer des crédits pour mettre en œuvre ce dispositif. D'ailleurs, je pourrais multiplier les exemples, d'autant que la dimension assurancielle est aussi liée à la gestion de crise. Il est nécessaire de revoir nos dispositifs de financement afin de les rendre plus pérennes et durables. Ce sujet est peut-être moins criant pour les Alpes-Maritimes, mais il est très important pour les départements dont les capacités financières sont plus contraintes.