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Intervention de Xavier Pelletier

Réunion du jeudi 9 novembre 2023 à 9h30
Mission d'information de la conférence des présidents sur les capacités d'anticipation et d'adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civiles

Xavier Pelletier, ancien préfet délégué à la reconstruction des vallées :

Je crois que la clé de voûte est l'anticipation. Il s'agit d'être en mesure d'identifier les risques, puis de réagir de façon ordonnée. C'est la raison pour laquelle les plans communaux de sauvegarde sont absolument essentiels. Il faut tout d'abord les rédiger et les appréhender, mais il faut surtout les éprouver.

Il est bien évidemment préférable de ne pas expérimenter les réponses des plans communaux dans la fureur. La tempête Alex a représenté 500 à 600 millimètres d'eau en moins de dix heures sur des villages tels que Tende ou Saint-Martin-Vésubie, représentant 500 à 600 litres d'eau par mètre carré. Il faut ajouter la déclivité et l'encaissement de ces vallées de montagne. Au-delà du phénomène d'inondation, il y a eu les crues torrentielles, qui ont entraîné des flux hydrauliques extrêmement violents et accompagnés de matériaux, ce qui a bien sûr eu des conséquences pour les équipements et les infrastructures.

Lorsqu'on vit ce type d'événement, tout va très vite. En quelques heures, il n'y a plus d'eau, plus d'électricité ni de liaisons téléphoniques, qu'elles soient mobiles ou fixes. Il faut évacuer et mettre en sécurité la population. Ce qui compte, c'est la capacité à s'organiser rapidement, à bien réagir et à identifier les foyers qu'il faut prendre en considération. Le maire de Tende a dû faire évacuer un Ehpad en pleine nuit et sans lumière. Cela implique bon nombre de choses qui sont extrêmement difficiles à gérer si elles n'ont pas été anticipées ni éprouvées.

La coordination est bien évidemment essentielle, voire vitale. Pour ma part, j'ai géré la crise à partir du16 octobre et jusqu'à la mi-avril. Certains hameaux des vallées sont restés isolés pendant des semaines, impliquant un ravitaillement par hélicoptères. Chacun a dû jouer sa partition.

Le préfet de département avait bien anticipé la crise, notamment à travers les alertes. Il avait décidé de fermer les écoles et d'évacuer les campings vingt-quatre heures avant. Il ne faut pas oublier que la tempête Alex s'est déclenchée un vendredi après-midi. Son intensité a commencé à être très forte le vendredi soir – au moment où les gens sont sur la route et les parents récupèrent leurs enfants à l'école – et pendant la nuit. Le préfet a joué son rôle d'animation du centre opérationnel départemental (COD) avec l'ensemble des forces.

La coordination a également été essentielle lors des jours, des semaines et des mois qui ont suivi. Il y a eu une très bonne coordination entre l'ensemble des acteurs : l'État, le conseil départemental, la métropole Nice Côte d'Azur et la CARF. Nous avons tous travaillé en parfaite entente et en parfaite coordination. C'est la raison pour laquelle nous avons pu rapidement, au regard du contexte et de l'ampleur des dégâts, rétablir les circulations ainsi que l'alimentation en électricité et en eau.

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