Nous commençons à nous habituer aux défilés des candidats à l'Afit France : vous êtes le troisième depuis dix-huit mois. Comme vos prédécesseurs et comme la très large majorité des personnes que nous auditionnons au titre de l'article 13 de la Constitution, vous présentez le défaut d'être un homme.
L'Afit France est connue pour être la boîte noire du ministère des transports, un paravent, un écran de fumée destiné à dissimuler le fait que le financement des transports échappe aux parlementaires et est géré directement par le cabinet du ministre délégué – un 49.3 permanent, en somme. L'Afit France ne sert donc guère qu'à faire décoller ou atterrir des ministres. MM. Béchu, Castex ou Vergriete ont sans doute chauffé les pantoufles pour vous, mais elles ont peut-être un peu refroidi : l'agence est à ce point indispensable que personne ne l'a dirigée cet été, sans la moindre conséquence opérationnelle. L'obtention d'un poste de ministre est sans doute la meilleure chose que je puisse vous souhaiter : bien que l'on encourage l'artisanat, le moulage de pantoufles n'est sans doute pas ce à quoi vous aspirez.
Alors que vous ne disposez pas d'une expérience particulière dans le secteur des transports, la proposition de votre nomination tend à démontrer que l'Afit France n'est rien d'autre qu'une caisse enregistreuse au service du ministère, ce qu'avait souligné la Cour des comptes dans un rapport éloquent. Ne pouvant cautionner le pantouflage, nous ne voterons pas en faveur de votre nomination – n'y voyez rien de personnel.