Ma question s'adresse à M. le ministre des armées. L'Assemblée se déchire et nous dansons sur un volcan. Les points chauds se multiplient autour du continent européen : situation difficile en Ukraine, guerre à Gaza, attaques contre des navires français et alliés, civils comme militaires, en mer Rouge.
C'est sur ce dernier point que je souhaiterais revenir. Le canal de Suez est la colonne vertébrale des échanges entre l'Europe et l'Asie. Depuis le mois d'octobre, les agressions s'y multiplient. Nos marins sont en danger.
Les grands armateurs, soucieux de la sécurité de leurs équipages et de l'impact sur leurs opérations, notamment en matière d'assurances, ont annoncé qu'ils suspendaient, jusqu'à nouvel ordre, le franchissement du canal de Suez. À eux seuls, CMA GGM, Hapag-Lloyd, Maersk, MSC et Evergreen représentent près de 60 % du trafic mondial de containers. Or le contournement par Le Cap nécessite quinze jours de navigation supplémentaires. Ces délais et surcoûts, ajoutés à la hausse du baril, font peser de réelles inquiétudes sur l'économie européenne et sur le quotidien de nos concitoyens, déjà durement éprouvés par la vie chère.
Le 9 décembre, la frégate Languedoc a riposté à des attaques de drones en provenance des côtes du Yémen. Hier, en Israël, le secrétaire d'État américain à la défense, Lloyd Austin, a annoncé la création d'une opération, menée dans le cadre de la coalition et baptisée « Gardien de la prospérité », afin d'assurer la liberté de navigation dans la zone.
Comment la France entend-elle réagir et contribuer au rétablissement de la sécurité du trafic maritime dans la zone ? Quelle articulation avec les opérations internationales et européennes déjà en cours, en particulier Agénor et Atalante, proposez-vous ?