Vous l'aurez compris, nous avons une relation très constructive avec Fret SNCF, qui est à notre écoute et s'investit pleinement pour satisfaire nos besoins. À l'aune de ce que nous a expliqué la direction de l'entreprise – changement de nom, séparation en deux entités traction et maintenance, réduction de 20 % du chiffre d'affaires et cession à la concurrence de vingt-trois lignes de trains entiers –, nous n'avons pas identifié d'impact du plan de discontinuité sur nos activités. Le cœur de notre métier n'intéresse pas les concurrents de Fret SNCF. Les opérations, difficiles et complexes, demandent du temps et de l'énergie, si bien que cette activité n'est sans doute pas la plus rentable pour la SNCF. Nous n'avons donc pas de craintes à long terme. Nous resterons néanmoins vigilants sur la qualité de service au cours des prochaines années, notamment s'agissant des équipes dédiées. Nous sommes davantage soucieux du départ de notre correspondant défense au sein de la SNCF, qui entend suivre son épouse dans la région Pacifique pendant deux ou trois ans : nous espérons que la personne qui le remplacera sera à la hauteur et aussi performante qu'il l'a été.
La voie ferrée est fondamentale pour les ambitions de la France, puissance d'équilibre, et pour son armée. À très court terme, le soutien à l'est passe par la voie ferrée, mais nous travaillons aussi, au sein des armées et au niveau interministériel, sur l'hypothèse d'un engagement majeur. La guerre en Europe n'est plus en effet le souvenir de vieillards mais quelque chose de concret qui, nous le savons tous, pourrait advenir très vite. Or aujourd'hui, il nous serait très difficile, sans la voie ferrée, de mobiliser les armées françaises pour un conflit majeur. La voie ferrée, qui nous apporte la capacité de déplacer en masse du matériel et du personnel, est donc regardée avec attention par les logisticiens interarmées, par ceux de l'armée de terre, et par les chefs des armées.