L'épanouissement de nos enfants est une priorité absolue de nos politiques publiques : c'est sur lui que repose la capacité de nos enfants à devenir des adolescents puis des adultes accomplis, intégrés à la société. En tant que représentants de la nation, nous avons le devoir de tout mettre en œuvre pour permettre cet épanouissement et cette qualité d'accueil pédagogique dès la plus jeune enfance. En effet, c'est sur ces prémices que se joue une part essentielle de la scolarité et de la socialisation de nos jeunes générations et que repose l'avenir de notre pays.
À cet égard, il nous apparaît essentiel de pérenniser les jardins d'enfants, ces structures d'accueil pour les jeunes âgés de 2 à 6 ans qui constituent une solution alternative à l'école maternelle depuis plus de cent ans pour les plus anciennes d'entre elles et qui préparent très bien à l'école primaire. Souvent implantés au pied des immeubles, au cœur des quartiers populaires, ces jardins d'enfants se sont imposés comme des lieux de mixité sociale, aux bénéfices incontestables en matière de socialisation et d'inclusion pour les enfants porteurs de handicaps. Grâce à un taux d'encadrement élevé, les jardins permettent en effet d'accueillir dans les meilleures conditions les enfants en situation de handicap : ces derniers représentent d'ailleurs 12 % à 15 % de leurs effectifs.
Nous pouvons ainsi entendre l'inquiétude des services des villes de Paris ou de Strasbourg, qui comptent le plus grand nombre de jardins d'enfants, devant leur fermeture annoncée pour la rentrée 2024. Nous comprenons et soutenons les enjeux et la loi pour une école de la confiance, promulguée en juillet 2019, qui rendait la scolarisation obligatoire à partir de 3 ans. Ce principe est fondamental pour ancrer l'importance pédagogique de l'école maternelle dans le système éducatif français et renforcer le rôle décisif de l'enseignement pré-élémentaire.
Nous savons en effet que la réduction effective des inégalités se joue dès le plus jeune âge. Le maintien des jardins d'enfants paraît pourtant aussi légitime et en accord avec l'esprit de la loi, tant ces structures sont adaptées aux besoins de certaines familles et tant elles ont fait la preuve de leur capacité à préparer les enfants pour l'entrée en primaire. Comme le texte le propose, une dérogation permanente pourrait donc être accordée à certaines structures publiques. C'est pourquoi les députés du groupe Horizons voteront cette proposition de loi.