Décider de scolariser des enfants à partir de 3 ans est un choix politique, un choix de société, qui se heurte à l'offre de jardins d'enfants, un système social et populaire qui donnait satisfaction. Si la scolarisation à 3 ans a des effets bénéfiques pour certains enfants, le jardin d'enfants aussi. La fin programmée de ce système en septembre 2024 repose le problème du choix de société, d'autant que le taux d'encadrement dans les jardins d'enfants favorise l'accueil des enfants en situation de handicap. La question est complexe à traiter pour la grosse machine qu'est l'Éducation nationale.
Certes, l'écart pédagogique existant entre les enfants scolarisés à l'école maternelle et ceux placés en jardins d'enfants conduit à s'interroger, les éducateurs qui animent ceux-ci n'ayant pas le même parcours universitaire que les professeurs qui œuvrent dans les seconds.
Les jardins d'enfants concernés par la loi Blanquer, donc par la proposition de loi, sont une minorité. Néanmoins, il n'y a pas lieu de s'opposer à leur pérennisation.
L'instruction obligatoire dès 3 ans était loin d'être une mesure nécessaire puisque 95 % des enfants de 3 ans étaient déjà scolarisés. Il appartient aux parents de choisir ce qui est le mieux pour leur enfant à cet âge. L'essentiel est qu'ils soient satisfaits par l'offre pédagogique des jardins d'enfants et que cela n'entraîne pas de disparités de niveau entre élève à l'entrée du primaire.
Nous pouvons donc voter pour les trois articles de la proposition de loi.