« Permettre au Parlement de se prononcer chaque année sur le financement de la sécurité sociale est à la fois une nécessité démocratique et la condition de l'instauration d'un équilibre durable de notre système de protection sociale. […] Il est essentiel que le Parlement puisse voter chaque année une loi de financement de la sécurité sociale. » Ces mots ne devraient pas vous choquer puisqu'ils viennent de votre camp ; ils ont été prononcés par Alain Juppé en 1996, alors qu'une révision constitutionnelle reconnaissait enfin que le budget de la sécurité sociale exigeait un débat politique et le vote du Parlement. Ces mots n'ont pas pris une ride et il est bon que vous les entendiez ce jour, alors que pour la vingtième fois, nous ripostons par une motion de censure à votre décision de priver les représentants de la nation du débat qui est la respiration de la démocratie ; de ce débat qu'aucune autre démocratie parlementaire ne songerait à passer à la trappe comme vous le faites.
Le budget de la sécurité sociale est une affaire politique. Il n'y a pas plus politique que la santé, puisqu'il n'y a rien de plus important : quand la santé va, tout va ! Qui, mis à part vous et le Président de la République, oserait remettre en cause les prérogatives du Parlement : débattre et voter le budget de la sécurité sociale ? Je ne peux me tourner vers mes collègues marcheurs, puisqu'ils sont absents.