Nous voterons contre cet article, non pas que nous soyons opposés, monsieur le rapporteur général, au fait de disposer d'outils d'analyse, mais parce que nous ne pouvons pas cautionner la trajectoire de déficit public prévue dans ce projet de loi. Celle-ci n'est ni réaliste ni sérieuse. Fixer une telle évolution, c'est prendre la représentation nationale et les Français pour des idiots : comme par hasard, le solde effectif descendrait juste en dessous des critères de Maastricht en 2027, pour s'établir à – 2,9 %. Par quelle magie la trajectoire que vous avez vous-même établie correspondrait-elle à vos objectifs théoriques ? Jamais vous n'avez indiqué, que ce soit pendant la campagne présidentielle, pendant la campagne législative, pendant la session extraordinaire de cet été ou à présent, quelles réformes structurelles vous permettaient à la fois d'atteindre la croissance potentielle et de faire des économies. Tout cela n'a aucun sens !
Tout ce que l'on constate, c'est un record dans le taux de prélèvements obligatoires : il atteint 45,2 % du PIB, ce qui est monumental. Cela doit vous rappeler quelques souvenirs, monsieur Attal, de la période où vous étiez au ministère de la santé sous le quinquennat de François Hollande. Tout cela renvoie à de la mauvaise dépense et surtout à de mauvais impôts.
Chers collègues de la NUPES, il ne s'agit nullement d'encourager l'austérité ou la sous-administration, mais de mettre l'accent sur la qualité de la dépense publique. Tous les Français s'interrogent, car ils ne savent pas où va leur argent. Nous ne voulons pas remettre en cause les services publics, mais les structures décidées par les gouvernements et l'État, y compris sous l'impulsion de l'Union européenne. C'est d'ailleurs là toute l'incohérence de la NUPES, avec d'un côté, les socialistes qui ont fait voter le pacte budgétaire européen, contre les engagements pris lors de la campagne présidentielle de 2012, et de l'autre, les Insoumis qui veulent désobéir à Bruxelles. Quelle schizophrénie !