La spirale inflationniste est déjà là et occasionne des dégâts dans notre pays. Certains voudraient laisser penser que l'origine du chômage de masse serait dans la rémunération correcte du travail. Je m'inscris évidemment en faux contre cette vision des choses, orientée par une posture libérale. Ce n'est pas la mienne.
Nous produisons beaucoup de richesses dans notre pays. Elles proviennent du travail, de l'augmentation continue de la productivité, mais aussi de celle de la précarisation du travail. Où vont ces richesses ? Il y a une captation monumentale et scandaleuse de richesse par la finance, les actionnaires et leurs dividendes. Ces derniers, qui battent des records, vont de pair avec des salaires en berne. C'est de là que vient tout cet argent.
Il y a en outre un tassement par le bas de l'échelle des salaires, lié à ce défaut d'évolution d'ensemble. Les mesures prises jusqu'à présent contournent systématiquement les salaires – nous en aurons un nouvel exemple cet après-midi dans l'hémicycle – et ne leur permettent pas de suivre l'augmentation du coût de la vie.
Nous sommes favorables à l'échelle mobile des salaires avec une péréquation entre les grandes structures et les petites entreprises. Nous pensons que le travail doit être reconnu et permettre de vivre dignement. Ce n'est pas au prix d'une dégradation des conditions de vie et de travail des salariés que peut s'imaginer l'avenir de notre économie. Nous remercions donc nos collègues de La France insoumise de porter ce texte. Nous avons nous-mêmes déposé une proposition de loi similaire sur le bureau de l'Assemblée nationale.