Il s'agit de demander au Gouvernement un rapport sur la mise en œuvre du mécénat de compétences. Ce dispositif est censé favoriser l'engagement bénévole, mais en réalité, c'est le chef d'entreprise qui prend la décision. Si l'on veut que le dispositif fonctionne, il faut donner au salarié la possibilité de s'en saisir.
La loi permet au salarié de prendre un congé pour exercer des fonctions de direction ou d'encadrement au sein d'une association. C'est un droit peu connu et qui n'est donc pas utilisé. Il faut aller plus loin et transformer le mécénat de compétences en un droit opposable des salariés à l'engagement bénévole.
Depuis 2010, l'engagement bénévole des actifs s'effondre. Les difficultés de recrutement de bénévoles dans les associations ne sont pas liées à une crise des vocations : les Français ont envie d'aider, de donner et de s'engager. Mais l'intensification du travail, l'augmentation du mal-être qui s'ensuit et le report de l'âge de la retraite, d'abord à 62 ans en 2010, puis récemment à 64 ans, contribuent à les en détourner.
La très forte hostilité à la réforme des retraites et la popularité grandissante de l'idée d'une semaine de quatre jours révèlent l'attachement des Français au temps personnel. Il faut donc réfléchir à de nouveaux droits pour les travailleurs, afin qu'ils puissent exercer un engagement bénévole à côté de leur vie professionnelle.
Le rapport que nous demandons pourrait étudier l'évolution du mécénat de compétences vers un droit opposable du salarié bénévole ainsi que la possibilité d'une semaine de quatre jours, qui permettrait de s'engager dans des activités bénévoles un jour par semaine.