Il vous suffit de leur rendre visite dans les agences de Pôle emploi. Plus d'un million d'entre eux ont perdu en moyenne 150 euros par mois. À présent, vous promettez non seulement de renforcer cette sinistre mécanique, mais aussi de fixer l'allocation en fonction de la loterie de la conjoncture économique. Vous promettiez un droit clair et simplifié ; au lieu de cela, vous faites des chômeurs autant de madame Irma qui scrutent l'imprévisibilité de vos terribles réformes. Comprenne qui pourra !
À cela s'ajoute un autre mépris, voire un autre déni : celui de la réalité. La réalité, c'est d'abord la situation dans laquelle se retrouvent les chômeurs, ceux qui profiteraient, selon vous, d'indemnités indues au lieu de retrouver du travail. Mais enfin, on ne refuse pas un travail parce qu'on est trop indemnisé ! La réalité, c'est qu'il y a trop d'offres sous-payées pour des emplois de mauvaise qualité. Les problèmes de mobilité ou de garde d'enfants sont les principaux freins à l'emploi. Mais vous fermez les yeux et préférez réformer à l'aveugle.