La mise au pas des chômeurs en dit long sur votre certitude de ne jamais être exposés à la situation que vous aurez organisée. Vous devriez tendre l'oreille, quand 100 de vos ex-collègues députés – dont les trois quarts ont été allègrement mis hors d'état de nuire par la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, en juin dernier – nous disent qu'ils peinent à retrouver un emploi.
Sachez que les chômeurs n'ont rien d'une altérité indépassable ; en dépit de la très haute opinion que vous vous faites de vous-mêmes, leurs désirs ne diffèrent guère des vôtres : ils veulent exercer un travail digne et payé selon leurs besoins, partir en vacances de temps en temps, nouer des relations épanouissantes, et se sentir socialement utiles. Le regretté David Graeber disait : « Un être humain privé de la faculté d'avoir un impact significatif sur le monde cesse d'exister. » Voilà où réside votre violence : dans votre certitude que vous seuls êtes intéressés par la qualité de l'emploi que vous occupez. Nous ne nous faisons aucune illusion à votre sujet : votre projet de loi est un texte de classe ; lorsque vous l'aurez voté, vous n'aurez réalisé rien d'autre qu'un vote de classe.