Je vais vous parler de la misère, celle qui submerge notre pays et dont l'une des expressions les plus insoutenables est le « sans-abrisme » des enfants.
Chaque soir, 2 000 enfants sans-abri sont signalés au 115 sans qu'aucune solution d'hébergement d'urgence ne leur soit proposée. Ces enfants passeront la nuit dehors. Je pèse mes mots mais je demande à la représentation nationale de prendre la mesure du caractère inédit et grave de la situation. Aujourd'hui, en France, dans le territoire de la République, des enfants âgés parfois de 2 ou 3 ans dorment à même le trottoir de nos villes, voilà la réalité !
Monsieur le ministre délégué chargé du logement, je sais que cette situation est pour vous « inacceptable ». C'est d'ailleurs le mot que vous avez utilisé il y a deux semaines, lors d'un déplacement à Lyon. Vous avez été interpellé par le collectif citoyen Jamais sans toit, dont je tiens à saluer l'action. Il vous a alerté sur la situation de plus de 100 enfants sans abri dans la métropole lyonnaise. Vous lui avez répondu, en direct à la télévision, et vous vous êtes engagé à mettre à l'abri ces enfants dans les quarante-huit heures.
J'ai donc plusieurs questions très précises à vous poser. La première : nous sommes plus de quarante-huit heures après votre déclaration, où en est la mise à l'abri de ces enfants ?
Deuxième question : les enfants sans-abri de Paris, de Bordeaux, de Rennes ou d'ailleurs doivent-ils attendre que le ministre délégué se déplace dans leur ville ? Doivent-ils attendre que leur détresse soit médiatisée pour que vous leur proposiez une mise à l'abri ?