Dix-neuf fois en dix-huit mois, madame la Première ministre : vous avez enclenché le 49.3 dix-neuf fois ! Bien que l'on ne doute pas que celui-ci ne sera pas votre dernier, je ne voudrais pas gâcher la surprise, mais vivement vendredi …ou pas !
Je vous parlerais bien de piétinement délibéré du Parlement, mais puisque votre gouvernement est prêt à user des plus basses manœuvres pour empêcher les parlementaires de débattre au sein de leur niche – on en a eu un triste exemple ce matin pendant la niche du groupe Les Républicains – de l'abrogation d'une réforme que vous traînez encore comme un boulet, piétiner le pouvoir législatif semble être le cadet de vos soucis. J'en viendrais presque à me demander si ce n'est pas cela qui vous anime et vous donne la force de vous lever le matin !
Jeudi, vous avez tenté de passer en force votre budget austéritaire de la sécurité sociale pour 2024. Une nouvelle fois, vous avez accusé les députés de l'opposition de ne pas vouloir bâtir de majorité sur les textes financiers. Bien évidemment, la faute ne vous revient jamais. Il est bien connu que ce gouvernement brille par son exemplarité et sa recherche permanente du compromis !
Pire encore : quelques jours plus tard, vous profitez d'une motion de censure – un dimanche soir – pour faire inscrire à l'ordre du jour la troisième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), afin de déclencher le 49.3 directement à la reprise. Vous n'avez plus honte de rien !