Dans Vers la Paix perpétuelle, Emmanuel Kant affirme que, pour établir la paix, l'État doit avoir une constitution républicaine – c'est le terme qu'il emploie – ; nous pourrions soutenir aussi que cette constitution doit être démocratique.
Le régime qui a commis cette infamie qu'est l'invasion de l'Ukraine cherche par là à repousser tout ce qui crée les conditions de la paix en Europe, notamment la République, comme le reconnaît Kant. Nous y ajoutons le suffrage, la lutte contre la corruption – certaines formes de démocratures sur notre continent en savent quelque chose –, la défense du droit des gens, notamment les avancées dans le droit civil.
Du fait de l'ensemble de ces conditions, en particulier dans le contexte géopolitique créé par l'invasion de l'Ukraine il y a un an et demi, les limites de l'Europe, c'est-à-dire celles de l'élargissement de l'Union européenne, dépendent désormais bien davantage de la façon dont nous vivons ensemble, dont nous nous organisons et dont les formes politiques que nous avons créées perdurent et assurent la paix, que de considérations relevant de la technique – celles qui pouvaient prévaloir autrefois.
Nous allons vers l'État de droit. C'est la raison pour laquelle l'élargissement de l'Union européenne devra se poursuivre.