En outre, nous avons déjà l'expérience : à partir du moment où la décision à la majorité qualifiée a été instituée dans le domaine agricole, les gouvernements français ont été mis sur la défensive et les intérêts agricoles français ont été bradés. Je me souviens très bien d'un ministre de l'agriculture me disant : « Tu as raison sur cet accord mais, comme nous serons battus faute de majorité, je suis obligé de construire un compromis. » L'Allemagne est d'ailleurs très douée pour enfermer la France. Le fameux compromis que vous évoquez sur l'électricité est l'exemple même du faux compromis, en vertu duquel la France a été battue en rase campagne, puisque ce marché n'a connu aucun changement fondamental : l'électricité continue à être indexée sur le prix du gaz, la Commission ayant seulement autorisé la création d'un bouclier contre la flambée des prix de l'énergie, dont elle examinera elle-même les modalités.
Ne cherchez pas à nous faire croire que la suppression du droit de veto favorisera par miracle l'Union européenne. Elle conduira plutôt à transformer l'Europe en donnant tous les pouvoirs à la Commission et elle marquera la fin de l'État-nation.