Intervention de Christophe Béchu

Séance en hémicycle du mercredi 29 novembre 2023 à 14h00
Questions au gouvernement — Cop28

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires :

J'apprécie la tonalité de vos propos quant à la nécessité que la COP28 soit un succès. Bien que de nombreuses raisons nous incitent au pessimisme, tels le lieu d'organisation et la nation qui préside la conférence, nous devons discuter avec ces pays, car sinon qui le fera ? Sinon comment pourrons-nous progresser à l'échelle mondiale ?

S'agissant de l'exemplarité, nous savons que notre rythme n'est pas le bon. Mais quand on se compare à d'autres pays et qu'on s'aperçoit que seul un quart d'entre eux ont commencé à baisser leurs émissions, nous constatons que nous en faisons partie ; et même de ceux qui ne font pas que les diminuer, mais qui amplifient leur baisse : 1 % entre 2012 et 2017, 2 % depuis 2017, au moins 4 % au premier semestre de l'année 2023, soit le rythme que nous devons tenir non seulement au second semestre mais durant toute la décennie pour atteindre nos objectifs et être au rendez-vous de nos engagements climatiques. À la minute où je vous parle, je vous annonce que c'est bien le cas en 2023.

S'agissant de l'adaptation, cet autre grand chantier, aucun ministre de l'écologie avant moi n'avait mis les pieds dans le plat, si j'ose dire, en annonçant que nous devions nous préparer à ne pas pouvoir tenir les engagements de l'accord de Paris, compte tenu de la somme des engagements internationaux – ce que j'ai fait dès le 30 janvier, en donnant une échéance d'un an. En janvier prochain, nous présenterons le plan d'adaptation.

Vous avez raison au sujet des assurances. Les caisses qui financent les risques de catastrophes naturelles sont vides : de la multiplication des inondations, sécheresses, éboulements résulte un volume de catastrophes en constante augmentation. Chaque dixième de degré compte. Le seuil de 1,5 degré d'augmentation des températures n'est pas un chiffre magique, mais le résultat d'un consensus scientifique pour éviter des effondrements trop prononcés ; 2,8 ou 3,2 degrés de plus, ce n'est pas la même histoire ni les mêmes conséquences en termes de jours de canicule ou de sécheresse.

Aussi sommes-nous en train d'élaborer 256 référentiels techniques mais aussi de repenser le dispositif assurantiel des catastrophes naturelles et, plus largement, notre gestion des vagues de chaleur. Ce travail sera soumis à concertation dès le début de l'année prochaine.

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