Ma question s'adresse à M. Bruno Le Maire. Exaspérés, mes concitoyens ne comprendraient pas que, élu de la région des Hauts-de-France, je n'intervienne pas sur la pénurie de carburants à laquelle ils sont confrontés. Comme beaucoup de mes collègues, je ne cesse d'être contacté par de nombreux professionnels ou par tous ces particuliers qui font parfois des queues de plusieurs centaines de mètres et qui, arrivés à la pompe, constatent qu'il n'y a plus de carburant ou, quand ils en trouvent, qu'il a considérablement augmenté.
Cela s'ajoute à la hausse générale du coût de la vie, et ce sont encore les plus fragiles qui vont payer le prix fort. Que dire à celui qui doit prendre sa voiture pour se rendre sur son lieu de travail – et je ne parle pas des problèmes que cela occasionne pour les agriculteurs, les industriels et l'ensemble des acteurs économiques : ils font preuve pour l'instant de beaucoup de patience, mais jusqu'à quand ? Ils souffrent et en ont marre.
Déjà, le 5 octobre, la Fédération nationale des transporteurs routiers tirait la sonnette d'alarme. Chez moi dans le Caudrésis, toutes les stations étaient ou sont fermées, sauf pour quelques livraisons épisodiques. On nous dit qu'il y a du carburant dans les dépôts de la région : pourquoi, dans ce cas, ne pas le réquisitionner, comme vous l'avez évoqué ?
Même si on le respecte, le droit de grève ne devrait pas permettre d'entraver toute l'économie d'un pays. Comme souvent, vous avez sous-estimé les conséquences de cette situation pour les Français, estimant qu'elle s'améliorerait rapidement. Que comptez-vous faire pour qu'à l'avenir cela ne se reproduise plus ? Serez-vous un jour capable d'une vision à long terme ? Gouverner, c'est prévoir.