De très nombreux groupes parlementaires demandent, à défaut de sa pérennisation, la prorogation de deux ans du dispositif. La faim galope dans ce pays : selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), 16 % des Français déclarent avoir faim contre 9 % il y a quelques années. Contrairement à ce que nous dit Bruno Le Maire, nous ne sommes pas sortis de la crise inflationniste, puisque si le taux décroît, les prix continuent d'augmenter : en deux ans, les prix des produits alimentaires ont progressé de 20 %.
Le problème est que vous ne faites rien ! Nous vous avons proposé, dans le projet de loi de finances pour 2024, d'octroyer des moyens supplémentaires, ne serait-ce qu'aux associations d'aide alimentaire mais vous n'avez donné aucune suite à cette demande. Vous nous promettez depuis de nombreux mois le déploiement d'un chèque alimentaire. Dans le rapport du groupe de travail sur le suivi de l'inflation, que j'ai rédigé avec mon collègue Xavier Albertini, nous suggérions au Gouvernement de mettre en place un chèque alimentaire, mais rien n'a été fait ! Notre collègue Francesca Pasquini a déposé une proposition de loi ayant le même objet dans la niche parlementaire du groupe Écologiste-NUPES, mais elle n'a pas été retenue. Nous pourrions dire à notre tour : « Anne, Ma sœur Anne ! Ne vois-tu rien venir ? car nous ne voyons effectivement rien venir. Proroger le dispositif du titre-restaurant est donc le minimum à accomplir.
Enfin, Madame la rapporteure, le maintien de cette mesure bénéficiera avant tout aux ménages aux revenus les plus modestes. Qui dépense les titres-restaurant dans les supermarchés plutôt qu'au restaurant ? Ce sont évidemment les classes populaires, qui utilisent ces titres pour acquérir des produits de base.