Visiblement, Madame la ministre déléguée, vous avez quelques difficultés à anticiper… Vous n'avez pas vu venir la fin du bouclier loyer en juin 2023 ! Quelques mois plus tard, vous semblez découvrir que si rien n'est fait, il ne sera plus possible d'utiliser des tickets-restaurant pour acheter des produits alimentaires non directement consommables après le 31 décembre 2023. Cette échéance était pourtant annoncée depuis le vote de la loi sur le pouvoir d'achat, en 2022…
Ce texte avait permis, grâce à quelques mesures d'urgence, de limiter la terrible perte de pouvoir d'achat de nos concitoyens – de façon insuffisante, certes, mais réelle. Le contexte s'est-il amélioré et peut-on mettre fin aux trop rares mesures de soutien ? Non, à l'évidence. L'urgence alimentaire est bien présente, dans l'Hexagone comme dans les outre-mer. Le nombre de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté alors qu'elles travaillent ne cesse d'augmenter. L'inflation alimentaire est peut-être moins forte, mais les prix continuent de progresser. Même si nous aurions préféré une prolongation de deux ans, accorder pour une année supplémentaire la possibilité de payer ses courses au supermarché avec des titres-restaurant est donc une mesure de défense du pouvoir d'achat et une mesure de justice sociale. L'urgence est toujours là.
Qui peut se permettre de déjeuner tous les jours au restaurant ? Où peut-on, d'ailleurs, payer un plat du jour avec un seul ticket-restaurant ? Cette mesure évitera à certains de venir grossir les rangs des bénéficiaires des Restos du cœur ou des banques alimentaires, qui ont déjà bien du mal à faire face à l'explosion des demandes.
Le groupe LIOT votera cette proposition de loi.