Les titres-restaurant visaient initialement à contribuer aux repas des salariés dont l'entreprise ne disposait ni d'une cantine, ni d'un local aménagé à proximité de son lieu de travail. La hausse des prix des produits alimentaires – due à la fois à la vive reprise économique qui a suivi l'épidémie de coronavirus et à la guerre menée contre l'Ukraine – nous a amenés à faire évoluer ce dispositif. Grâce à une initiative du Sénat, les titres-restaurant permettent d'acheter des denrées alimentaires non directement consommables, à préparer et à cuisiner. Cette extension prend toutefois fin le 31 décembre 2023.
Le groupe Démocrate soutient cette proposition de loi.
Si l'inflation diminue progressivement, elle reste supérieure aux hausses de salaires constatées. Par ailleurs, le développement et la pérennisation du télétravail facilitent l'utilisation des titres-restaurant pour cuisiner chez soi, par exemple lors de la plage horaire du déjeuner : des millions de salariés sont concernés. Cuisiner chez soi est essentiel pour préserver notre patrimoine gastronomique et pour la qualité nutritionnelle de nos assiettes – l'alimentation moins transformée est bien meilleure pour la santé – autant que pour faire baisser le prix du caddie de courses.
Nous estimons toutefois que cette disposition ne peut pas être pérennisée. Nous devons réfléchir aux meilleurs moyens de soutenir le pouvoir d'achat de nos concitoyens sans porter à terme préjudice aux restaurants, poumons économiques mais aussi culturels de nos villes et de nos villages, et importants lieux de socialisation.