S'il est question d'usages plutôt que de substances actives, c'est parce que les usages couvrent différentes cultures, y compris des cultures mineures.
Je constate que la première préoccupation de nos collègues allemands, danois ou néerlandais est de savoir s'ils pourront continuer à produire. Ils ajustent leurs politiques publiques en fonction de celles du voisin, de manière à bénéficier constamment d'un avantage compétitif. Le problème des produits phytosanitaires se pose toutefois dans tous les États.
La principale maladie à laquelle sont confrontés les producteurs de pommes de terre est le mildiou. Il y a quatre ans, les producteurs de bio ont subi une attaque massive de mildiou, leurs méthodes n'étant pas assez efficaces, et la maladie s'est propagée aux cultures traditionnelles. Nous avons été obligés de traiter nos plants pour les protéger. Si la prise de risque est jugée excessive, les agriculteurs finiront par arrêter la production et privilégieront un système de monoculture.
Il s'agit donc de concilier les exigences environnementales et la réglementation sur les phytosanitaires tout en préservant l'attractivité de nos produits et la motivation des producteurs. Des cultures telles que l'endive ou la pomme de terre nécessitent des investissements élevés et sont difficilement rentables.