En tant que députée de l'Ardèche, je voudrais évoquer les petites filières dont il est peu question : la cerise, la noisette ou encore la châtaigne. La taille des filières est-elle un aspect déterminant dans les moyens déployés pour trouver des solutions ? Sur mon territoire, la multiplication des problèmes est due à la petite taille des filières.
Par ailleurs, je souhaiterais savoir si les questions que nous avons abordées ici se posent à l'échelle européenne, dans vos filières. Ce point me paraît important au regard des réponses apportées par la Commission européenne. Je pense en particulier au fait que certaines décisions incombent aux États et non à l'Union européenne.
Monsieur Grandin, vous avez affirmé que les CMR 1 ont diminué de 85 % au cours des cinq dernières années. Pensez-vous qu'il soit possible de poursuivre cette baisse dans vos filières respectives ? Quel objectif vous paraîtrait réaliste pour continuer à réduire l'usage des produits phytosanitaires ?
Existe-t-il, d'après vous, des solutions sans pesticide suffisamment efficientes pour couvrir l'ensemble des besoins d'alimentation ? Les filières bio sont-elles viables sur le long terme ?
D'autre part, la difficulté à trouver des solutions ne résulte-t-elle pas d'un mode de raisonnement en silos ? Par exemple, nous réfléchissons aux conséquences d'un pesticide sur l'environnement et la santé sans tenir compte de son usage et de l'impact de sa suppression sur les pratiques agricoles.
Enfin, j'observe que l'usage d'un pesticide fait office d'assurance pour l'agriculteur. Si nous décidons de le supprimer, quel serait le système alternatif à instaurer pour vous aider à assumer une baisse de production et l'inefficacité des procédés employés ? Ce pourrait être, par exemple, un dispositif reportant sur l'ensemble de la société la prise de risque.