Vous avez souligné l'importance du repositionnement de la parole des scientifiques, de leurs messages dans notre société et de la place que nous donnons à leur expertise. Comment accompagner vos initiatives et faire cohabiter décisions publiques et travail scientifique ? C'est un message fort que vous nous passez ce matin au sein de cette commission d'enquête.
Je voudrais revenir sur un entretien que vous avez donné à Mediapart en septembre dernier. Vous y abordez notamment le sujet des industriels qui se sont mis à produire des publications minimisant les effets toxiques, selon la même stratégie que le lobby du tabac. Vous dites que la production de doutes par la science est effective. Vous ajoutez : « Soit les auteurs de ces publications sont en conflit d'intérêts, soit les publications elles-mêmes sont ghostwritées ». J'aimerais savoir à quelles publications vous faites allusion dans les propos que vous avez tenus auprès de ce journal.
Je souhaitais également réagir à l'audition de Phyteis, qui s'est tenue préalablement à la vôtre. Il s'agit du groupement de défense des intérêts des producteurs de produits phytopharmaceutiques, qui a été mis en demeure par le Sénat et l'Assemblée nationale pour ses méthodes de lobbying. Je voudrais savoir s'ils font selon vous partie de ces groupements qui utilisent les techniques que vous avez dénoncées dans Mediapart.